Chronique du pré-Empire – acte IV
Passons à présent aux Maires.
- ces maires à qui on mène la vie dure depuis plus d’un quinquennat (en réduisant leur dotation de fonctionnement et en leur faisant porter tous les péchés de la terre),
- ces mêmes maires qu’on appelle à la rescousse quand le gouvernement comprend – enfin, mais pour combien de temps ? – que le vrai pouvoir est sur le terrain et pas dans les hautes sphères des salons mondains
- ces maires qu’on aimerait voir disparaître en les fusionnant dans de nouvelles agglomérations aux noms plus crétins que les autres, tout ça parce que 36.000 maires dans un pays de plus de 60.000.000 d’habitants, ce ne serait pas raisonnable
- et bien ces maires constituent le phare, le repère de notre vie politique nationale depuis 900 ans…
Savez vous qu’ils existent depuis le XIIème siècle ? C’était celui qui administrait le village pour le compte du Seigneur… Les choses ont elles changé depuis ? c’est ce que nous allons voir ensemble…
Pendant les 10 années qui suivent la révolution Française, ils sont élus par les citoyens dont l’impôt correspond au moins à 3 jours de travail pour la commune (tiens, ça ça serait une bonne idée pour calculer l’impôt… en jours de travail pour la commune !)
Puis, jusqu’en 1848, le maire reste, mais il est à présent nommé par le Préfet.
Il faudra attendre la seconde République pour que les maires soient enfin élus – euh, pour les communes de moins de 6.000 habitants, car au dessus, c’est toujours le Préfet qui nomme !
Ce taquet sera rabaissé à 3.000 habitants sous le second Empire. Il sera relevé à 20.000 habitants de 1871 à 1884.
et en fait, le système que nous connaissons encore actuellement naîtra en 1884, la durée du mandat étant fixée à 6 ans depuis 1929.
il y aura bien sûr l’épisode de Vichy qui, ça ne surprendra personne, reviendra au système du second Empire, avec un taquet encore plus bas : 2.000 habitants !
Donc, bien sûr, on peut parler de rationaliser tout. Mais dans rationnel, il y a ration, alors que dans raisonnable, il y a raison.
- est il raisonnable que les communautés de communes soient dirigées par des présidents qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, ce qui ouvre un boulevard à des tripatouillages sur fond d’accès au tout à l’égout, dont les effluves n’ont rien d’iodé ?
- est il raisonnable que de plus en plus de citoyens soient amenés à ne confier leurs soucis qu’à des maires élus qui auront été dépourvus de tout pouvoir pour devenir les concierges d’une pseudo République ?
- car c’est bien cela qui se profile aux élections municipales de mars 2020… insistez pendant la campagne sur le positionnement des candidats par rapport à la communauté de communes !
Tout comme il vaut mieux perdre l’Assemblée Nationale que le Sénat, il me semble qu’il vaut mieux renoncer aux Communautés de Communes qu’aux Maires !
pour ceux que mes délires (?!?) politiques intéressent, y en a encore par ici…
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