Le Père Yves a eu les honneurs de la presse…
début 2017, Delphine, une journaliste du Pays d’Auge m’a rendu visite et découvert l’atelier…
et, un vendredi 13 (!), l’article est paru. et en plus, l’article est carrément conforme à l’entretien que nous avons eu ! c’est cool…
bon, à nos âges, être presbyte n’est plus un mauvais jeu de mots, mais une réalité, alors je vous ai capturé une version de l’article un peu plus facile à lire…
Le Père Yves fait visiter son temple aux mille trouvailles
Un charbonnier est maître chez soi. Le Père Yves, lui, ouvre sa caverne d’Ali Baba à qui le lui demande. Chiffonnier de métier, il vend à des prix imbattables pléthore de meubles anciens et vieux objets.
Publié le 16 Jan 17 à 12:00
Au Torquesne, chaque box a son utilité. Et le Père Yves sait où tout est rangé.
Yves-Marie Laurelli, dit le Père Yves, est un « biffin ». Soit un chiffonnier en vieux français. Il débarrasse les maisons et offre une seconde vie aux meubles et autres bibelots, qu’il répare, range et entrepose ensuite dans ces anciens boxes à chevaux qu’il occupe, sur la propriété d’un ami au Torquesne.
Une vraie caverne d’Ali Baba que ce personnage haut en couleurs ouvre volontiers aux visiteurs. Car, incontestablement, le Père Yves aime les gens, et c’est sans nul doute l’une des raisons qui ont poussé cet ancien directeur de structures sociales à choisir cette nouvelle activité professionnelle, voilà cinq ans maintenant.
Prix modiques
Salopette bleue, casquette savamment vissée sur la tête et pipe au coin du bec, le Père Yves reçoit les curieux, amateurs de vieilleries ou de souvenirs d’enfance (À la recherche du temps perdu) sur rendez-vous, et leur fait visiter l’antre de sa caverne aux mille trésors. Meubles, vaisselle, électroménager, tableaux et autres bibelots datant d’un autre âge sont récupérés dans les maisons que le biffin augeron débarrasse à longueur d’année. Son attirail, il le range ensuite soigneusement dans des box où tous les espaces sont optimisés.
Les prix, eux, défient toute concurrence : des fauteuils à 30 €, des verres à 1 €, des chaises empaillées à 5 €, des commodes à 75 €, et les gros meubles style buffets, pour les plus chers, ne dépassent jamais 500 € :
Je préfère une logique de petits prix pour faire plaisir à un maximum de gens et permettre une rotation de l’espace.
Avec 42 débarras de maisons opérés en 2016, le Père Yves assure des arrivages de nouveautés pratiquement chaque semaine.
En plus de prix abordables, les meubles du Père Yves sont loin d’être de la camelote : « La moitié de mes chantiers concernent des maisons appartenant à de personnes âgées entre 85 et 90 ans qui entrent à la maison de retraite. Quand on achetait des meubles à l’époque de l’après-guerre, c’était pour la vie ! Et surtout, on ne jetait rien : je tombe souvent sur des maisons pleines comme un œuf. Les enfants n’ont pas toujours la possibilité ou le courage de s’occuper de débarrasser ».
Les prix du Père Yves défient toute concurrence !
Brocante 2.0
Pas question de tout jeter à la poubelle pour autant : outre l’utilité sociale de ses débarras, le Père Yves pense aussi à la planète. Loin de la société de surconsommation, « quand je vide une maison, il y a la moitié du volume que je suis susceptible de récupérer. Sur la moitié restante, 30 % est recyclable (linge, bois, fer, verre et carton), donc je ne jette vraiment à la poubelle que 20 % ».
Pour présenter tous ses objets de bric-à-brac, le Père Yves a créé une véritable vitrine numérique bien à lui : le soir, après sa journée de travail, il « s’amuse » à mettre en ligne sur son site Internet des petites annonces pour chacun de ses objets, avec photo et commentaire personnalisé à l’appui, s’il vous plaît ! Le ton est donné…
Un parcours professionnel atypique
Originaire de Honfleur, « né natif » même, c’est sûrement dans la cité des peintres que, très jeune Yves-Marie a commencé à nourrir ses rêves de biffin. « Entre l’école et chez moi, il y avait la salle des ventes. Et le lundi, Maître Dupuy mettait ses objets non vendus sur le trottoir pour être ramassés par le camion-poubelle. Un jour, en passant devant, j’ai trouvé de vieilles babioles que j’ai bourrées dans mon cartable, et mon père m’a pris la main dans le sac. Je me souviens qu’il me disait, quand tu seras grand, tu feras chiffonnier si tu veux mais en attendant tu fais tes devoirs. Je crois que je l’ai écouté», raconte-t-il, l’œil rieur.
Après des études de droit, puis de sociologie, Yves-Marie a d’abord exercé en Alsace pour revenir au Havre en 1996, occuper un poste en insertion sociale et professionnelle. À Honfleur, il a occupé la fonction de directeur du Plie (Plan local pour l’insertion et l’emploi) qu’il a lui-même créé. Puis Yves-marie s’est mis à son compte et a créé un cabinet d’ingénierie sociale et a travaillé avec la Ville de Trouville. Il a d’ailleurs créé l’association d’insertion trouvillaise Place Nette. Aujourd’hui, il occupe toujours un poste de chargé de mission à la mairie de Trouville, à temps partiel.
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Grand MERCI à celles et ceux qui ont participé à cette belle aventure…
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