Les parents de Marie-Louise
Virée photographique
au pays des souv’nirs
locataires Normandiques
d’estuaire, est-ce à dire ?
Mitant du dix-neuvième
par le phylloxéra
gonflés comme un oedème
les miens immigrèrent là
C’est l’Empire, le deuxième,
qui fit d’poudre à canons
l’industrie d’la région
et ça d’mandait des bras…
Ils surveillaient les ceps,
ils inspectèrent les poudres
et les femmes savaient coudre,
accoucher sans forceps
Des quatre qui naissaient,
deux en dynamiterie
un dans la menuiserie
une commerçante en jouets
aux maisons côte à côte
nichées en haut la côte
sauf une, sur son échoppe,
vivant en studio top
Elle dormait dans la réserve
parmi les caisses de jouets
un balcon – Dieu le préserve !
du soleil lui donnait
C’était mon arrière-grand-mère
cette fleur-bleue qui fanait…
En grande guerre son mari
pratiqua la bigamie…
Seulement, y avait les enfants,
Paul et Jeanne qu’ils s’appelaient,
et sa soeur les élevait
quand elle pleura tant et tant…
Marie-Louise était gentille
sans se forcer, naturelle,
son fiancé roule-ta-bille
avait mis trois années
à r’monter des tranchées
pour arriver près d’elle…
Alors, ni aigrie ni triste
retour à l’expéditrice !
Vieille fille, là, ce fut son choix,
plein d’enfants sans accouchement
Et puis, y a Jeanne, sa p’tite Jeanne…
Comment f’rait-elle sans elle ?
Comme elle vol’rait sans ailes ?
Son coeur a déjà des pannes…
Marie-Louis va lui sourire
la mener vers l’av’nir,
elle et puis ses six enfants,
et après, tous les suivants…
Parmi eux, y a Yvele
c’est bien lui qu’elle aime le mieux
son dernier rayon d’soleil
pour elle au sourir pareil
à cent ans qu’à ses vingt ans…
Rire d’un siècle, c’est pas fréquent…
Trouville sur Mer, février 2019
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