Sainte Martine
30 janvier : Sainte Martine.
Et bien là, c’est la meilleure, on ne sait rien d’elle !
Non, non, je ne rigole pas. Tiens, je vous copie/colle ce que l’Eglise en dit :
« Dieu seul sait ce qu’elle a vécu. Elle fut en grande vénération à Rome pour y avoir subi le martyre. »
Et toc ! on sait qu’elle a été martyrisée, et après, circulez, y a rien à voir.
Ça fait quand même pas maison sérieuse, des trucs pareils… Faudrait voir à constituer des dossiers avant d’ériger des saints qui ont leur nom dans le calendrier…
Imaginez un peu toutes les petites Martine, elles vont être paumées dans la vie avec un laxisme pareil…
Allez, faut remédier à ça, je vous là crée vite fait sur le gaz, moi, l’histoire de cette sainte oubliée, et façon Pierre Bellemare en plus !
L’histoire se passe à Rome, en 226 pour être précis. Par un soir d’hiver, la petite Martine sort dans les rues glacées pour chercher du pain car sa mère a oublié d’en prendre en rentrant du travail. La nuit est noire et aucun éclairage public à l’époque. Martine avance en tremblotant, autant de froid que de peur (peut être même aussi de malnutrition, car c’était pas Byzance à Rome en ces temps reculés…)
Arrivée à la boulangerie, elle bavarde un peu avec la commerçante, car au moins en cet endroit il fait chaud. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller, et Martine sort dans la rue glacée, ses miches de pain à la main.
Comme toutes les gamines de son âge, elle casse la croûte du pain et se forme une petite boule de mie pour la manger en chemin.
C’est alors que surgit d’une impasse sombre et sordide un individu décharné et sentant la vinasse, qui tente de lui arracher ses miches de pain. Personne ne passe dans la ruelle pour la secourir, même lorsqu’elle hurle à plein poumons :
« touche pas à mes miches ! »
Elle s’accroche à ses miches, le mendiant veut les arracher, ils tombent, et là, pauvre Martine, elle se fait le coup du lapin sur les pavés de la ruelle.
Le sordide damné de la terre empoigne les deux miches et se barre en courant aussi vite que son état d’ébriété lui permet… Et ce n’est que le lendemain que les Romains découvrent son corps inanimé, tout mouillé par une pluie verglaçante.
Pris de remords de n’avoir rien fait ni entendu, ils font une pétition au Pape, qui illico la canonise parce que le pain, chez les cathos, c’est sacré !
Et voilà, c’était quand même pas dur à faire, non ?
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